Entrainement : OBLIGATOIRE

C'était avec des pieds en béton qui Circé s'était trainée hors de son lit ce matin-là, tôt dans la matinée. L'aube naissait à peine quand elle sortit avec une tête jusque par terre du bâtiment où se trouvait son dortoir et ce n'était pas une surprise : tous avaient entrainement ce jour-là. Beaucoup étaient déjà alignés devant le colonel qui les regardait d'un mauvais oeil.

Avec un petite air audacieux et plein de défi, la jeune fille se plaça à la droite des autres recrues d'une manière peut-être un peu trop nonchalante.

Ne prêtant aucune attention à la remarque de leur supérieur, Circé eut un petit sourire en coin et prit une pose encore plus nonchalante, les mains dans les poches. Malheureusement pour elle, elle était au premier rang et serait bientôt remarquée, mais bon... Elle en avait vraiment marre de toute cette folie et de cette violence. Certains prenaient eux aussi une attitude plus ou moins rebelles tandis que la grande majorité obéissait corps et âmes, avec des petites étoiles dans les yeux quand ceux-ci croisaient le regard du vieux con tout fripé.

Elle attendait malgré tout la suite avec une certaine curiosité.

Le brun remarqua la jeune brune au premier rang, une position nonchalante, le regard las. Une nouvelle surement. Une nouvelle qui croyait pouvoir être une rebelle. Trop faible pour être une rebelle. Il s'en approcha de quelques pas.

« Mademoiselle, veuillez vous tenir droite. »

Souffla-t-il en passant à côté. Ce n'était pas une brute, et il voulait éviter toute violence inutile dans ses troupes. Plus loin, dans le troisième ou quatrième rang, un rebelle le défiait des yeux. Celui-là, il ne le laisserait pas faire. Sa patience serait bientôt à son maximum, et il ne voulait pas en arriver là.

« Monsieur le presque-rebelle. J'ai dit une position acceptable. »

Comme pour appuer ses paroles, quelques autres soldats se redressaient, abordant une position plus décente. Apparemment, il y avait pas mal de nouveau. Il avait décidé de méanger recrues et soldats, pour que les uns puissent guider les autres. Il se crut tout de même obligé de débiter son petit discours.

« Nous sommes une troupes, un ensemble, une armée. Nous ne formons qu'un. Ou plutôt, vous ne formez qu'un. C'est à dire que, à l'entrainement, si quelqun n'obéis pas, c'est tout le monde qui sera pénalisé. Bon, faites moi dix tours du terrain, et au pas de course. Pour mademoiselle et monsieur le rebelle, cette fois. »

Bastian c'était placé au premier rang, il faisait attention à sa position, suivant le capitaine de son regard froid et imperturbable. Il remarqua une jeune femme, également au premier rang, qui voulait sans doute passer pour ne rebelle. Bastian a eut un petit sourire amusé, le capitaine la remis gentillement à sa place. Il entendit aussi uen remarque sur un jeune homme, il reconnut le pseudo-rebel qu'il avait croisé dans la salle commune en train de fumer, il voulait sans doute faire son interessant, montrer qu'il est supérieur aux autres parce qu'il obéi pas, il ne se rendait pas compte que plus il faisait plus ces conditions de vie se dégradait.

Mr. Neiphu fit un bref discours sur la solidarité et blabla qu'il écouta d'une oreille distraite, il ordonna aussi dix tours de terrains. Le jeune homem fit un quart de tour et amorça quelques foulées en marchant avant de se mettre à courir. Il enntendit vaguement le pseudo-rebel qui se faisait encore une fois remarquer.

Quant à Circé, elle avait remarqué immédiatement que leur petite attitude nonchalante, à elle et à un autre jeune homme buté, déplaisait profondément à la grande majorité des soldats. Ils devaient se dire qu'à cause d'eux, ils auraient sans cesse des punitions... Ce n'était pas totalement faux, mais comment pouvaient-ils tout se laisser dicter leur comportement ?! Ils étaient encore des ados, bon sang !

Avec un petit sourire complice, elle regarda le rebelle répondre assez ironiquement à leur supérieur. Elle, elle en dit rien, mais fit une révérence exagérée aux vieux qui leur servait de chef, à la manière des nobles à la cour de Versailles. Ensuite, elle se mit à marcher bien sagement, regardant un peu partout, comme si elle se promenait dans une forêt sans personne pour lui dire de faire quelque chose.

Circé faisait tranquillement ses quinze tours de terrain...à cela près, qu'elle semblait davantage se promener que se tuer à la tâche. Entamant son deuxième tour de piste, elle souriait aux soldats d'un air innocent, comme si elle les découvraient pour la première fois.

Elle retint difficilement quelques gloussements en voyant le jeune homme s'en aller sans plus de cérémonie, une cigarette aux lèvres, laissant derrière lui un chef hors de lui.

Le jeune brun s'en alla vers les écuries, une cigarette à la main. Bastian continuait ces tours de terrain, il était en tête, gardant le rythme sans problème, il avait toujours mis un point d'honneur à garder son physique. Le blondinet aperçut aussi la brunette qui courrait, enfin si on pouvait appeler sa courir, sans aucun entrain. Le soldat 1er classe avait le regard fixé sur l'horizon, il ne regardait plus autours de lui, concentrer sur ces tours de terrain. Il tressait quand il entendit quelqu'un lui adresser la parole, on lui demandait si ça allait. Il détourna son regard vers la jeune femme qu'il reconnut immédiatement; c'était la petite nouvelle qui venait d'arrivé.
« salut. oui ça va aller et toi? »
Retourna-t-il à la jeune femme, aucune émotion ne transpirait dans sa voix, il était impossible de deviner ce qu'il pensait à ce moment. Il lâcha la petite du regard pour regarder ou il mettait les pieds, pas question de tomber maintenant.

Circé, quant à elle, marchait toujours avec légèreté, les mains dans les poches. Elle souriait tout en regardant les jeunes soldats obéir corps et âmes, tous voulant être le premier à avoir fini pour remporter une once de mérite de la part de leur "supérieur". Mon dieu, que c'était affligeant.
Plus pour elle-même, elle lança dans la cohue, à haute voix :
-He bien, mes compagnons... S'il vous dit de vous jeter d'une falaise, vous le feriez ?
Mais bien peu lui prêtèrent attention et elle haussa les épaules, continuant de marcher avec désinvolture tandis que les 3 champions s'approchaient du chef.