Reach out for the sky.

Mmh. Super. Ils auraient put trouver mieux quand même. Je marchais sur la moquette censée représentée de l'herbe verte, m'approchant de l'un des arbres en plastique que je frappais légèrement. Il sonnait creux. Je ne voyais pas vraiment quel était le but de ce parc, faire en sorte que nous ne regrettions pas nos pays d'origines ? Loupé. Je poussais un long soupire et m'assis sur l'un des bancs, fixant le ciel bleu, sans aucun nuage.

J'avais vécu moins d'un ans dans ce camps et je ne connaissais presque personne. J'avais certes échangé deux trois mots avec quelques autres soldats, mais je n'aimais pas m'attacher aux autres, de peur de perdre un ami dès le premier assaut. Un oiseaux noir volait au dessus du camps et je le suivais du regard jusqu'à ce qu'il se pose et disparaisse derrière une dune de sable. Une voix féminine se fit entendre et je tournais machinalement la tête, à la recherche d'une autre personne dans le parc, mettant un certains temps à comprendre qu'elle me parlait à moi. J'entrepris de la dévisagée, elle avait l'air d'avoir mon âge, grande et élancée, plutôt jolie, dommage que je ne sois pas du genre coureur de jupon, j'aurais pût prendre mon pieds ici avec toute ces minettes. Au bout de quelques instants, je finis par lui répondre.

« Non, mais j'peux toujours en rêver. Kyllian. »

J'ébouriffais mes cheveux, un tic que j'avais depuis longtemps, et reposais mon regard sur le ciel si bleu... La seule chose de beau dans ce coin perdu.

« Ouais, malheureusement. »

Je me poussais légèrement pour lui faire de la place en la voyant mal à l'aise, n'ayant pas vraiment envie de maintenir ma réputation de mec froid. Après tout, je pouvais me montrer moins froid sans pour autant m'attacher non ? Est ce que je voulais vraiment courir le risque ? A nouveau mon regard se posa sur la prénommée Jessica.

« T'es ici depuis longtemps ? »

« Un peu moins d'un ans. »

Un ans et je ne savais pas si je pouvais survivre encore un ans de plus sans que ma santé mentale en prenne un coup. Je ne m'étais pas habituer à tout ça. Aux armes à feux, à l'ambiance pesante, la mort qui semblait nous suivre à chacun de nos pas. Nous n'étions que des gamins, pour la majorité, les soldats de 1ère classe que j'avais vu jusqu'ici avaient environs 16-17 ans, les lieutenants n'étaient pas bien plus âgés que moi... Bref, je m'égare. Fallait que j'essais de voir le bon côté des choses... Si il y en avait. Je chassais ses pensées en secouant la tête, avant de reprendre la parole, remarquant simplement ce qui semblait être une évidence pour éviter un silence et donc que je recommences à broyer du noir.

« Je t'ai jamais vue. »

Je ne répondis pas, repensant à ce que j'avais vécu ici. Pas grand chose. J'avais seulement tenu cette année en rêvant, en me créant une bulle dans laquelle je pouvais m'évader. La jeune femme sourit, mais je ne répondis pas à son sourire, je n'y arrivais plus.

« Ouais on peut dire ça. J'devais faire des études de médecines, apprendre à sauver des vies. Et au lieu de ça, on m'apprends comment tuer. Toi par contre t'as l'air plutôt à l'aise... ? »

Je crois que c'était la première fois depuis mon arrivé que je parlais autant. Que j'entretenais une conversation avec quelqu'un. Sans même m'en rendre compte. J'étais légèrement gêné de lui avoir dit ça, mais me gardait bien de le montrer.

« J'ai pas dit ça. »

Répliquais-je vivement, légèrement sur la défensive, sentant que j'avais gaffer. Je me renfermais à nouveau, même lorsque le ton de sa voix devint plus doux. Je me contentais d'écouter, arquant un sourcil, à l'idée qu'elle trouve quelque chose de plus ici que dans le monde ' normal '.

« Un but ? »

Il y avait comme une pointe de scepticisme dans ma voix, et je n'essayais même pas de le cacher, pour moi ce camp c'était l'Enfer.

J'avais l'impression dérangeante qu'elle lisait en moi comme dans un livre ouvert, d'être transparent, malgré mes efforts pour cacher mes sentiments, pour paraître impassible. Et ça m'agaçait au plus haut point. J'ébouriffais encore une fois mes cheveux, avant de masser ma nuque, machinalement.

« Chacun à sa visions de voir les choses. Et j'me renferme pas. »

Je n'étais pas énervé, loin de là, c'est juste que mon égo en prenait un coup, et je me sentais obligé de nier le fait que je me renfermais sur moi même. Bref, passons, je m'égares. Un soldat passa devant nous, et je le jaugeais rapidement. Un lieutenant. Grand, brun, la vingtaine environs, musclé par des années de sport. Il ne s'arrêta pas, ne nous regardais même pas, alors je reposais simplement mon regard sur Jessica qui semblait sûre d'elle même, un mental d'acier, intelligente, elle avait tout pour réussir dans ce milieux, en somme.